19 mai 2024

Aéroport international de Douala: pourquoi Ferdinand Ngoh Ngoh fait-il annuler les titres fonciers? 

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Ripostes,Jean Adoul). Faisant suite à une correspondance du Directeur général de l’Autorité aéronautique du Cameroun, le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a répercuté au Ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf), Henri Eyebe Ayissi, les hautes instructions du Chef de l’Etat, S.E Paul Biya, relatives à une annulation pure et simple de tous les droits domaniaux appartenant à des privés sur ce domaine aéroportuaire.

D’après le contenu de la correspondance ayant pour objet «situation préoccupante du domaine de l’aéroport international de Douala» adressée le 30 novembre 2023, au Mindcaf,  il est instruit à ce dernier, « de veiller désormais à la préservation de l’intégrité des terrains de tous les aéroports sur l’ensemble du territoire national ». Afin de régulariser l’occupation foncière du domaine de l’aéroport de Douala, le Mindcaf doit également procéder à l’annulation des titres fonciers situés à l’intérieur du domaine de l’aéroport de Douala et d’en rendre compte.

Une instruction qui inquiète les habitants du quartier New-town aéroport plongés depuis dans une profonde incertitude. «Nous avons perdu le sommeil. On ne sait pas où mettre la tête. Le SGPR a dit que les titres fonciers doivent être annulés. Nous ne savons pas si nous sommes concernés ou pas. Mais, ce qui est sûr, si on annule les titres fonciers, les opérations de casse de nos maisons vont suivre, tôt ou tard», se confiait récemment un riverain.

Cette décision d’annulation des titres fonciers pourrait ainsi amplifier l’exécution de l’initiative lancée par la Cameroon civil aviation autorithy (Ccaa), destinée à sauver les 400 hectares de terres, propriétés de l’aéroport international de Douala, et illégalement occupés par des familles qui s’y sont installées durablement. Rappelons qu’en 2019, la Ccaa avait déjà mené une campagne de sensibilisation auprès des riverains de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen sur les enjeux de la préservation du domaine aéroportuaire. 

Dans l’un de ses rapports, l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) présente les aéroports internationaux du Cameroun comme des domaines «à haut risque, en raison des populations installées sur la piste d’atterrissage. Les habitants sont exposés à des déficiences pouvant affecter leur santé. Ils n’auraient aucune chance de survie en cas d’accident». 

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À cet effet, l’Oaci a effectué deux missions de contrôle des infrastructures aéroportuaires du Cameroun, notamment celles de Douala en avril 2018 et le 9 octobre 2023. Le Gouvernement Camerounais avait par conséquent décidé de passer à la vitesse supérieure contre les occupants illégaux du domaine aéroportuaire.

Après la fin des opérations d’accompagnement des familles installées sur ce périmètre, le 28 septembre 2023, Clive Ntui, le Commandant de l’aéroport international de Douala invitait, dans un communiqué, ces derniers, habitants des quartiers Newtown aéroport 1 et 4, à libérer leurs logements au plus tard le 4 octobre 2023, autour du jet pétrolier de l’aéroport international de Douala, et sur le long de la barrière de sécurité du domaine aéroportuaire.

Pour rappel,  des opérations de déguerpissements des populations riveraines de l’aéroport international de Douala avaient été  effectuées successivement en avril 2018, janvier 2021, et le 26 juin 2021, au terme de laquelle plus de 5000 familles des quartiers Youpwe, Bonaloka, Bois des Singes et Newton aéroport avaient été déguerpies. Les dernières casses ont eu lieu en octobre 2023, à la veille de l’arrivée d’une mission de l’Oapi.

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