Faut-il encore faire confiance aux autorités administratives et aux forces du maintien de l’ordre? Faut-il céder à la panique? Après la nuit sanglante du 20 septembre 2024, les citoyens de la capitale économique sont partagés entre peur et doutes, alors qu’il leur est demandé également, de dénoncer tout comportement suspect, suite à un phénomène connu depuis plusieurs années par les pouvoirs publics.
Suite aux événements du 20 septembre 2024, survenus à Bali et Bonapriso, une réelle atmosphère de méfiance s’est installée à Douala, et s’est emparée de ses citoyens. Pour preuve, les rues désertes observées dans les quartiers les plus chauds de Douala, pendant 5 jours successifs (Deido, Village, Bonamoussadi, Bonaberi, Akwa ou New-Bell). L’on a également noté, la fermeture aux heures inhabituelles de certains commerces et l’extrême vigilance des usagers de la route.
Malgré les assurances de Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le gouverneur de la région du Littoral, la méfiance est encore perceptible au regard du choc de l’invasion de Bali, puis Bonapriso. De pertinentes questions fusent au sein des populations. Des questions légitimes: « comment se défendre face aux microbes lorsqu’on est attaqué par surprise », « faut-il encore faire confiance à nos autorités administratives, ainsi qu’à nos forces de l’ordre », « doit-on créer dans chaque quartier des zones exclusives », « chaque citoyen devrait-il désormais s’armer contre les microbes » etc…..
Lors d’une rencontre avec la presse au lendemain de l’invasion du 20 septembre, le gouverneur de la région du Littoral avait pourtant été plutôt rassurant: « certains individus racontent n’importe quoi sur les réseaux sociaux concernant l’état de sécurité dans la ville de Douala. Je tiens à dire que Douala n’est pas une ville invivable comme le laissent croire certains internautes. Force reste à la loi et elle le restera. L’image qu’on veut coller à Douala, n’est pas réelle », a-t-il affirmé.
Ces propos sereins de Samuel Ivaha Diboua ont malheureusement été contrariés dans une serie de mesures prises par lui-même. Notamment, l’intensification des rafles et des contrôles dans certaines zones de Douala, sanctionnés par de nombreuses arrestations. Le gouverneur de la région du Littoral a également sollicité des populations de la ville de Douala, la dénonciation de toutes personnes suspectes: « ceux qui voudront protéger les enfants délinquants impliqués dans ces attaques auront à faire aux autorités administratives », a prévenu l’autorité.
Rappelons toutefois que ce type de mesures avaient déjà été prises en 2012, 2022 et 2023 sans réelle efficacité.