À l’occasion du forum sur la finance durable tenu du 8 au 9 mai 2023 à Douala , ces deux institutions envisagent, avec l’appui du Sustainable banking and finance Network, intégrer les pays Africains dans une démarche financière inclusive et axée sur le respect des objectifs du millénaire pour le développement à l’horizon 2030, et les objectifs de développement durable. La Sfi dispose ainsi d’un écosystème composé de 75 régulateurs du secteur financier, et associations bancaires issus de 62 marchés émergents, pour des actifs potentiels estimés à environ 43 milliards de dollars.
Les pays émergents dont ceux de la zone Cemac (Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale) et de la Ceeac (Communauté économique des États de l’Afrique centrale) enisagent désormais orienter leurs politiques vers la finance durable, en partenariat avec des institutions financières internationales. La Société financière internationale (Sfi), notamment, filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé.
Douala a abrité, à cet effet, du 8 au 9 mai 2023, le tout premier forum international sur le développement durable à l’intention du secteur financier des pays Africains émergents, des régulateurs, des banques et autres établissements de crédits ou des institutions communautaires et financières sous-régionales . Placé sous le thème « Trajectoires vers la finance durable », la Sfi s’est appuyée sur la Beac (Banque des États de l’Afrique centrale) et le Sbfn (Sustainable banking and finance Network), principale plateforme mondiale d’apprentissage sur la finance durable pour les marchés en développement et émergents.
Au niveau de l’Afrique centrale, la problématique sur la finance durable constitue désormais une préoccupation évidente. Abbas Mahamat Tolli plaide pour la mise en place rapide d’une stratégie sous-régionale pour la finance durable qui débouchera sur une feuille de route Cemac dédiée. Le Gouverneur de la Beac constate les limites des systèmes financiers face aux crises financières, à l’instar de celle de 2008: « les différentes crises financières ont mis en lumière une déconnexion entre certaines pratiques dj système financier et les besoins du secteur réel. Il s’agit pour nous aujourd’hui de mieux aligner nos pratiques aux défis liés, entre autres, à la lutte contre la pauvreté, l’accès à une énergie propre et abordable, le renforcement de l’efficacité des institutions et la préservation de l’environnement conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement à l’horizon 2030 », indique-t-il.
Pour l’Afrique, les besoins financiers pour la mise en oeuvre d’une politique efficace sur le financement durable s’élèvent à 25800 milliards de FCFA (43 milliards de dollars). Rappelons que la Beac a rejoint en 2022, le réseau mondial de la finance durable sous l’égide de la Sfi. La branche de la Banque Mondiale dédiée au secteur privé, représentée au forum de Douala par Dahlia Khalifa, la Directrice régionale pour l’Afrique centrale de la Sfi, pour le Libéria, le Nigéria et la Sierra Leone, entend soutenir les efforts des pays émergents dans l’atteinte des objectifs du financement durable. Pour ce faire, la Sfi soutient la mise en place d’un cadre y relatif réunissant 75 régulateurs du secteur financier et associations bancaires de 62 marchés émergents, en partenariat avec les membres de la Sbfn dont le potentiel représente environ 43 milliards de dollars du total des actifs bancaires des marchés émergents (soit 86%).
Pour la représentante régional de la Sfi, « les acteurs financiers Africains (banques, microfinances etc…), les décideurs, les régulateurs doivent résolument intégrer dans leurs actions et investissements, les notions de respect de l’environnement, la social, la résilience, l’inclusion financière, le changement climatique, le capital naturel, la bonne gouvernance et le management efficace du risque ». Au Cameroun, les investissements de la Sfi portent notamment sur le barrage hydroélectrique de Nachtigal (20% de l’actionnariat de la Nhpc, la société de projet).
Notons la participationà ce forum aux côtés de la Sfi, la Beac et du Sbfn, de la Cosumaf, la Bdeac, la Commission de la Cemac etc….Relevons également la signature, lors de ces assises, du document d’adhésion de la Beac au réseau Sbfn, par Abbas Mahamat Tolli et Dahlia Khalifa.
Jean Adoul
Recommandations du 1er Forum international de Douala sur la finance durable
1- Mettre sur pied une équipe chargée d’élaborer et valider la feuille de route de la finance durable en zone Cemac sous la Direction de la Banque centrale.
2- Poursuivre les initiatives adoptées au niveau des différentes institutions (Cobac, Commission de la Cemac, Banque pour les produits financiers à connotation durable)
3- Mener des actions de sensibilisation et d’accompagnement à l’endroit des différents acteurs (investisseurs, émetteurs et régulateurs)
4- Développer la taxonomie et l’intégrer dans la feuille de route (genre, inclusion financière, petite et moyenne entreprise, problématiques sociales afin de s’aligner sur les standards internationaux sans oublier les réalités locales)
5- Canaliser avec efficience les ressources disponibles
6- Solliciter davantage la Sfi et les membres du réseau Sbfn et d’autres partenaires extérieurs pour des besoins d’assistance technique mais également en termes de renforcement et des capacités.
7- Effectuer un eporting pour la promotion des données en quantité et en qualité afin de mettre en place un reporting efficace sur les risques Esg.
8- Encadrement juridique pour accompagner le développement de la finance durable
9- Intégrer la stratégie d’inclusion financière dans la réflexion sur le développement de la finance durable
10- Harmoniser les politiques nationales avec la stratégie sous-régionale.