16 mai 2024

Industrie pétrolière: Exxon Mobil en difficulté

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Sous pression de ses employés et de l’Etat du Tchad, le géant pétrolier américain peine à conclure la vente de ses actifs au groupe anglais Savannah Energy. Le Cameroun suit la situation de près, au lendemain d’un autre mouvement d’humeur.

Les rapports demeurent tendus entre Exxon Mobil et ses employés. L’entreprise américaine exploitante du bassin pétrolier de Doba au Sud du Tchad a été confrontée à une farouche opposition de quelques agents alors que ses responsables tentaient de faire visiter le site d’exploitation à des représentants de la compagnie britannique Savannah Energy. Le concessionnaire américain envisage en effet depuis quelques mois de vendre ses actifs au sein du projet. Toutefois, le géant pétrolier éprouve des difficultés à s’accorder sur le paiement des droits sociaux dus aux employés qui ne décolèrent pas. Ces derniers, flairant un éventuel marché de dupes de leur employeur, ont bloqué la piste de l’aéroport de Komé V, site pétrolier où devait atterrir la mission du futur acquéreur anglais.

Les points entre les responsables d’Exxon Mobile et les 1600 employés achoppent précisément sur le montant des droits sociaux, diverses indemnités, et sur les délais de paiement. Après plusieurs grèves répétitives, les deux parties restent profondément divisées. Autre dossier source de tensions, le paiement des impôts à L’Etat Tchadien, le Ministère du pétrole notamment. C’est la redevance statistique évaluée à 2 % de la valeur à l’exportation qui est à l’origine de la discorde. D’après une convention signée entre Exxon Mobil et le Ministère du pétrole du Tchad, le montant de cette redevance était fixée à 0,2 %. Sous réserve d’un vote par le Parlement Tchadien, puis une promulgation par le Président de la République. En attendant l’aboutissement de ce processus, le consortium américain a continué de s’acquitter de ladite redevance au taux de 0,2%. Ce qui a provoqué à terme un redressement fiscal de la part du Ministère des finances du Tchad à l’endroit d’Exxon Mobile.

Droit de transit

Au final, le fisc de ce pays réclamait environ 300 milliards de FCFA au Trésor public. Après plusieurs tentatives de règlement à l’amiable, les deux parties soldent leurs comptes devant tribunal. «Pour les autorités Tchadiennes, l’entreprise américaine doit s’acquitter non seulement de ses obligations envers les employés mais il doit aussi honorer ses engagements en matière de fiscalité et de respect de l’environnement avant toute transaction avec le nouvel acquéreur», indique une source au lendemain de la dernière grève survenue le 27 août 2021, finalement dissipée par les forces de l’ordre. Au Cameroun, ce dossier intéresse particulièrement du fait des droits de transit générés par le transport du pétrole Tchadien de Doba, site de production, à Kribi, port camerounais de chute du pétrole Tchadien.

D’après les statistiques de la Snh (Société nationale des hydrocarbures), le Cameroun a encaissé une enveloppe de 33,48 milliards de FCFA de droits de transit issus de l’oléoduc Doba-Kribi. Long de 1000 km, le pipeline Doba-Kribi a été officiellement mis en service le 3 octobre 2003, construit sous un financement de la Banque mondiale et un groupe d’entreprises pétrolières internationales (Exxon-Mobil, Petronas et Chevron-Texaco). Le Tchad s’acquitte depuis le 1er octobre 2018, d’une redevance de droits de transit évaluée à 1,32106 dollars par baril. Ce taux a subi une hausse légère de 1,62% par rapport au précédent fixé 1,30 dollars par baril. Applicable jusqu’au 30 septembre 2023, d’après les prévisions du Comité de pilotage et de suivi des pipelines (Cpsp).

Floride

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