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Jacky Kingue: « le droit d’auteur n’existe pas au Cameroun…. »

 

L’artiste à succès a présenté ce 3 novembre 2022 à Douala, son nouvel album. Profitant pour édifier le public camerounais sur ses projets, ses regrets et sa perception sur la gestion de l’art musical au Cameroun.

« The Voice 3 ». Ainsi s’intitule le dernier album de l’artiste-musicien Jacky Kingue, depuis quelques jours sur les plateformes digitales, backs et autres discothèques du Cameroun. La nouvelle galette musicale a été dégustée ce 11 novembre 2022, par les mélomanes de la capitale économique Douala, à l’occasion d’un concert à guichet fermé dans un grand hôtel de la place. « Il s’agit d’un album que je prépare depuis 2009. Il fallait trouver les moyens financiers pour le produire, puisque je m’auto-produit. Aujourd’hui il est prêt », a indiqué Jacky Kingue

Composée de 14 titres, la nouvelle production offre des sonorités qui balaient des thèmes sur l’amour, la réligion ou la dénonciation des tares de la société. On y retrouvera par exemple un duo magistral avec sa compatriote Charlotte Dipanda, sur des accompagnements instrumentaux d’Anderson Ondoua (bassiste) et Olivier Tchimanga. D’après les dernières nouvelles venues de Log Music, partenaire de Jacky Kingue en charge de la distribution de l’album sur les plateformes digitales (250 plateformes), « The Voice 3″ affiche déjà plus de 300.000 écoutes en streaming: plus de 100.000 sur Boomplay, plus de 90.000 sur Spotify ou Apple music etc….

Sous les yeux de Ndedi Eyango, qu’il considère affectueusement, comme son parrain musical, Jacky Kingue a tenu un langage de vérité sur plusieurs sujets relatifs au showbiz local. Notamment, sur le paiement des droits d’auteurs au Cameroun, l’artiste affirme « ne pas être un pleurnichard » desdits droits: « je touche mes droits d’auteurs à la Sacem en Europe. Mais je pense que la place de l’artiste c’est dans un studio. Le droit d’auteur n’existe pas au Cameroun et je n’en parle pas. D’ailleurs, la  chanson n’est pas obligée de marcher, mais moi je suis obligé de chanter », précise-t-il.

Pourtant, le natif de Deido dit vouloir effacer ses nombreuses années de silence au cours desquels, son activité musicale a connu une baisse de régime: « le silence m’a appris à dialoguer et à me réinventer », explique Jacky Kingue. Qui nourrit le voeu de mettre sur pied un véritable label baptisé « Tobo Tobo » (Important ou essentiel en langue Duala): marque de vêtements, gadgets, ou ouverture d’un complexe etc….Celui qui revendique plus de 800 chansons stockées, affirme avoir atteint une étape cruciale dans son parcours, après 22 ans de carrière. Il nécessite toutefois, un accompagnement multiforme afin, termine-t-il, « que sa musique traverse les frontières ».

Jean Adoul

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