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Militantisme: les péripéties de Nike Ange Djiade Ngalamo

C’est en 2017 que le jeune Nike Ange Djiade Ngalamo, intègre les rangs du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), principal parti de l’opposition Camerounaise. Ce, par ferme conviction et harmonie avec les idéaux de cette formation politique. Depuis cet engagement, rien ne sera plus comme avant pour ce dernier.

C’est dans le cadre de ses activités que l’étudiant de l’Université de Buea (Sud-ouest Cameroun), prenait régulièrement son bâton de pèlerin, afin de sensibiliser les jeunes de cette ville de la partie anglophone du Cameroun, à éviter de rejoindre les rangs des milices séparatistes Ambazoniens, et rallier la cause de la paix et l’unité du Cameroun.

Malgré son cursus universitaire et des activités politiques dans la ville de Buea, Nike Ange Djiade Ngalamo effectuait des déplacements réguliers dans la grande ville de Douala, capitale économique du Cameroun, dans laquelle réside ses parents. L’une de ces visites coïncidera avec une marché organisée par le Mrc. Notamment, celle du 22 septembre 2020. Marche au terme de laquelle il sera malheureusement interpellé, avec d’autres militants de ce parti, par la soldatesque gouvernementale, farouchement armée jusqu’aux dents.

Ce dernier passera 3 jours dans les geôles d’un commissariat de la ville de Douala, et ne sera libéré que le 25 septembre 2020. Pris de peur face à la violence des forces de l’ordre,
ses parents lui intimeront l’ordre de cesser toute activité politique. Mais également d’éviter la bouillonnante ville de Douala.
Obéissant de nature, Ange Djiade Ngalamo fera ses valises pour la ville de Buea, dans le Région du Sud-ouest. Localité anglophone qu’il retrouve afin de poursuivre ses activités, après une aventure désastreuse et dangereuse à Douala. Pourtant, rien ne sera plus comme avant. Le jeune militant recevra sans cesse, courant 2023, des appels anonymes parfois menaçants.

Malgré sa hargne d’opposant convaincu, soucieux d’apporter sa pierre à l’édifice du changement au Cameroun, Ange Djiade Ngalamo sera interpellé début mai, de retour de son école, par des inconnus. Ce dernier subira des supplices corporels potentiellement invalidants (tortures diverses, coups, giffles, fouets etc….). Motif: son appartenance ethnique (Bamileke), ne jouera pas en sa faveur, car cette tribu originaire de l’Ouest Cameroun, est réputée être proche de Maurice Kamto, le Président national du Mrc.
« Ils ont dit que Je devrais arrêter avec mes affaires bamiléké et que je suis venu ici à Buea juste pour étudier et ne pas perturber leur mouvement. Ils ont aussi dit que ce n’était que le début de l’histoire, si je continue, ça va empirer« , explique Ange Djiade Ngalamo.

Cette quasi-persécution s’étendra d’ailleurs vers ses proches. C’est ainsi que deux semaines plus tard, deux de ses amis de sensibilisation des idéaux du Mrc, seront arrêtés par la Police locale. Sans nouvelles d’eux, depuis cette arrestation. « Apparemment il faiaient partie du Mouvement des Ambazoniens à mon insu« , clarifie une fois de plus Ange Djiade Ngalamo. Et ce n’était qu’une partie du calvaire vécu par ce militant de l’opposition. Car, il sera également épié au quotidien du fait de son activisme et finalement dénoncé par de jeunes aficionados du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple Camerounais), le parti au pouvoir. Dénonciation auprès de la police pour le surprenant prétexte de facilitateur dans le recrutement des Ambazoniens: « mes amis tués travaillaient avec ce groupe et je l’ignorais totalement », indique Ngalamo.

Ce dernier sera informé par un proche ami qu’il était dans le viseur de la police, en plus des menaces de mort proférées par les séparatistes. « J’ai eu vraiment peur et j’étais encore plus traumatisé. Après cela, j’ai dû m’éloigner de Buea pour me cacher à Loum chez mes grands-parents. Là, j’ai rencontré ma petite amie Elvira qui était ma voisine. En octobre 2024, lors d’un jour de marché au village, j’ai rencontré une vieille connaissance de retour de Buea et nous avons commencé à sortir ensemble« , ajoute le militant.

Nike Ange Djiade Ngalamo sera ensuite en quête de travail. Mais pas à tous les prix, car il va rejeter de façon catégorique, une offre proposé par son ami de longue date. Ledit emploi consistait à effectuer des tâches de transport et de ravitaillement des milices anglophones: « Après deux semaines, il m’a proposé un travail très bien rémunéré. Il a dit qu’il s’agissait simplement de transporter des affaires d’un endroit à un autre. J’ai insisté pour savoir qui était le destinataire, puis finalement il m’a dit que c’était le mouvement Ambazoniens. Il m’a demandé de les rejoindre, j’ai été très surpris et je lui ai dit que je ne pouvais malheureusement pas les rejoindre. Il était en colère et a dit qu’il allait m’accuser auprès du groupe mais je ne l’ai pas pris au sérieux », apporte-t-il comme précisions.

Au final, rien ne s’arrangeait autour de Nike Ange Djiade Ngalamo. Mordu de football, il sera informé trois (3) jours plutard par sa petite amie, en pleine séance de football, d’éviter son domicile. Car recherché par des individus mal intentionnés munis d’armes blanches. La suite se passe comme dans un scénario hollywoodien. Le principal concerné relate: « Nous nous sommes rencontrés dans un endroit secret où elle m’a donné des vêtements et j’ai dû courir à Yaoundé pour me réfugier de la police locale et du groupe d’Ambazoniens ». Depuis ce jour, Nike Ange Djiade Ngalamo est devenu un oiseau voyageur sans nid de refuge précis. À suivre.

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