Une plainte a été déposée à cet effet au Commissariat du 4ème Arrondissement de Douala, le 15 décembre 2022 contre cette dernière. Une affaire rocambolesque qui va certainement entachée l’image de cette entreprise spécialisée dans le transport urbain par motos. À contrario, les responsables de cette entreprise affirment être surpris par la démarche du plaignant, se dédouanant par conséquent de toute responsabilité sur le vol de l’objet concerné. Les faits en exclusivité.
En effet, Martinien Lenda Tiki a contracté le prêt d’une moto en condition vente, auprès de Bee Sarl une entreprise spécialisée dans le transport urbain par motos en condition vente. Jeune Camerounais âgé de 25 ans, il a nourri le vœu de s’auto-employer, en ayant sa propre activité rentable. Mais faute de moyens, il ne pouvait se procurer une moto à 475.000 FCFA. C’est alors qu’il va se rapprocher de Bee Sarl, entreprise spécialisée dans le transport urbain par motos sous condition vente, avec les conseils d’un ami qui s’est porté garant de lui, auprès de cette entreprise.
Sieur Martinien Lenda Tiki a trouvé un accord avec Patrick Timani, promoteur de l’entreprise Bee Sarl. Une moto neuve avec ps, lui a été remise sous condition vente, suivant un calendrier arrêté définissant la périodicité de versement d’argent, jusqu’au remboursement total du montant correspondant au prix d’achat de la moto. Soit 475.000 FCFA.
À cette somme, il faut y ajouter l’assurance, les frais de Gps, les documents administratifs liés à l’activité des moto-taxis au Cameroun et la marge de bénéfice de l’entreprise Bee Sarl. Toutes ces charges étant imputées au conducteur de moto, qui à l’issue du contrat, paye le double du prix d’achat d’une moto.
Dans le cas d’espèce, Martinien Lenda Tiki a versé au terme de son contrat 825.000 FCFA, et 50.000 FCFA de plus comme pénalité, pour retard dans ses versements quotidiens. Ce n’est qu’après avoir payé la somme de 875.000 FCFA, qu’il est définitivement entré en possession de cette moto, faisant de lui le véritable propriétaire de cet engin léger à deux roues.
Ironie du sort, après s’être acquitté de son engagement vis-à-vis de Bee Sarl, au bout d’un an, sa moto a été volé le 15 décembre 2022, le lendemain de la fin du contrat qui le liait avec son partenaire Bee Sarl. Ce, devant le domicile d’une amie à qui il rendait visite pour lui annoncer la bonne nouvelle, car ayant fortement contribué financièrement dans l’acquisition de cette moto: « je suis désormais propriétaire d’une moto, après un an de travail acharné sous le pluie et le soleil », s’est-il exprimé au moment de la narration des faits.
Pour Martinien Lenda Tiki, il y’a aucun doute c’est Bee Sarl qui serait l’auteur de ce vol. Comment le savez-vous? Cette question lui a été posée par le reporter de votre site internet. « Ce n’est pas la première fois que cela arrive dans cette entreprise. Chaque fois qu’un chauffeur arrive en fin de contrat, sa moto disparaît de manière suspecte. Aujourd’hui je suis victime de vol de ma moto dans les mêmes conditions. Ces gens ne sont pas sérieux, quand cela arrive, il vous propose une moto de seconde main, afin de vous maintenir dans la misère et de travailler éternellement pour eux. Je vais me faire entendre », a ajouté la victime.
Lorsque les faits nous ont été rapportés, nous avons joint le promoteur de Bee Sarl, Patrick Timani, via un de ses collaborateurs qui a organisé une rencontre avec ce dernier dans leurs locaux à Ndogbong dans le 3ème arrondissement de Douala. Précisons que, le jour de cette rencontre, le mis en cause avait déjà reçu deux convocations du commissariat du 4ème arrondissement de Douala, pour répondre des faits qui lui sont reprochés.
« Nous sommes une jeunes entreprise sérieuse qui a 4 ans d’existence. Depuis sa création, nous avons mis 600 motos à la disposition de nos partenaires, 8 motos ont été volées, 6 ont été retrouvées après un un systèmes de tracking de moto et seulement 2 ont été perdues, parmi lesquelles celle de Tiki Lenda qui est venu vous voir, et l’autre par accident de circulation », a indiqué Patrick Timani, promoteur de Bee Sarl.
Pour l’ingénieur en informatique venu d’Allemagne, âgé de 33 ans au moment de la rencontre, il explique que son action est d’abord sociale avant d’être économique, lui qui vient des quartiers difficiles, qui devait braver des kilomètres pour se rendre à l’école ou pour regagner la route. Il reconnaît qu’ils ont mis sur pied un système de tracking pour retrouver les motos volées. Mais que son entreprise n’est en rien concernée par ce vol, et se dit surpris par l’attitude de celui qu’il considère comme son fils.
Cette affaire permet de questionner la moralité des promoteurs de cette activité au Cameroun, même si rien ne prouve l’implication de Bee Sarl dans ce vol. il n’en demeure pas moins que le récit des faits mérite qu’une enquête soit ouverte par les autorités administratives d’une part, et au sein de cette entreprise, par ses dirigeants d’autre part, pour apporter la lumière sur cette activité qui peut être une source de malaise sociale, plutôt qu’une solution de problème social.
Rappelons que toutes les motos sont désactivées du système (retrait du tracking ou Gps), une fois que le chauffeur s’est acquitté de ses engagements avec Bee Sarl. En revanche, le problème qui est aujourd’hui porté devant les autorités judiciaires permettra d’en savoir d’avantage. Affaire à suivre dans les prochaines parutions.
Dim Dim
