14 mai 2024

Solutions Iptv: de nouvelles arrestations de pirates à Douala et à Yaoundé 

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Malgré les opérations coups de poings et les multiples campagnes de sensibilisation effectuées, la contrebande sur les boîtiers et applications Iptv (Internet Protocol Television) ou Télévision sur protocole Internet, ne faiblit pas au Cameroun. Après les arrestations spectaculaires enregistrées par les éléments de la Police nationale, du 22 au 28 juin 2022, puis par les services de recherche judiciaire et de lutte contre le grand banditisme de Douala, entre le 25 Octobre et le 4 novembre 2022, la traque de ces opérateurs illégaux s’intensifie. Une vingtaine de fraudeurs tombés dans la nasse des fins limiers des forces de l’ordre, en mars 2023.

Une troisième vague de revendeurs illégaux et clandestins de solutions Iptv a été, une fois de plus neutralisée, grâce à leur dextérité, soutenue par des informations précises obtenues de bonnes sources, dans les villes de Douala et Yaoundé. Au total 18 pirates de ces solutions technologiques ont été interpellés par les services de recherche judiciaire et de lutte contre le grand banditisme, désormais rompus au phénomène. 

Les faits se déroulent entre le 6 et le 15 mars 2023. Jadis cristallisé dans la ville de Douala, le phénomène de piratage de ces solutions Iptv semble désormais ss’étendre vers Yaoundé. En plus de 4 à Douala, 7 sujets sont désormais sous les verrous. Il importe de rappeler que l’Iptv (Internet Protocol Television) ou Télévision sur protocole Internet, est une méthode utilisée par les opérateurs de télévision pour permettre à l’utilisateur accéder à la télévision en ligne. Méthode qui intègre également quelques fonctions supplémentaires, telles que le rembobinage en direct des programmes. Sachant qu’une solution Iptv pirate, est un décodeur ou une application qui permet, via internet, l’accès illicite à de nombreuses chaînes et programmes, sans l’autorisation des titulaires des droits.

Fléau  que la loi Camerounaise sanctionne rigoureusement. En effet, les actes de fabrication, d’importation en vue de la vente ou de la location, ainsi que d’installation de tout équipement, matériel ou dispositif conçu, en tout en partie, pour capter frauduleusement des programmes télédiffusés, constituent des actes d’atteinte graves à la propriété littéraire et artistique. Sévèrement réprimés par les articles 93 de la loi  régissant l’activité audiovisuelle, et 327 du Code pénal camerounais. Par ailleurs, cette pratique constitue une concurrence déloyale pour les opérateurs Tv légitimes qui paient les droits des contenus qu’ils diffusent, et qui investissent dans la production audiovisuelle locale.

Le piratage par Internet est non seulement un fléau économique pour toute la chaîne de valeurs, mais il représente également un danger social. Le public a accès à des contenus adultes, violents ou de propagande sans cryptage, ni contrôle parental. En plus, des désagréments occasionnés au détriment des consommateurs (coupures des images, absence de service client, matériel électrique de faible qualité, vol de données sensibles, virus informatiques…etc.). Cette pratique n’est pas exclusive au Cameroun car des revendeurs de boîtiers Iptv ont été arrêtés au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie et en Guinée.

De sources policières, les 11 prévenus aux arrêts  sont en exploitation et risquent une peine d’emprisonnement allant de 1 mois à 10 ans et d’une amende de 200.000 fcfa à 2.000.000 de fcfa, ou de l’une de ces deux peines, conformément à l’article 327 du Code pénal camerounais.

Jean Adoul

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