El Hadj Oumarou, le Coordonnateur général du Bgft (Bureau de gestion du fret terrestre) du Cameroun, Louis Marie Guiangou, le Chef d’Agence du Barc de Douala, et Saleh Youssouf Erda, le Directeur général du Bnft, ont planché ce 17 août 2023 à Douala, sur divers sujets portant sur les relations entre ces trois organismes de gestion du fret terrestre de la sous-région Afrique centrale , ainsi que sur des projets communs pour développer le secteur des transports en zone Cemac en particulier, et en Afrique général.
Prévue pour se tenir à Bangui, la capitale Centrafricaine, la tripartite semestrielle entre le Bureau de gestion du fret terrestre du Cameroun (Bgft), le Bureau national du fret du Tchad (Bnft), et le Bureau d’affrètement routier Centrafricain (Barc), s’est finalement déroulée à Douala, au Cameroun. Notamment au siège du Bgft. À l’ordre du jour entre El Hadj Oumarou, le Coordonnateur général du Bgft, Louis Marie Guiangou, le Chef d’Agence du Barc de Douala, et Saleh Youssouf Erda, le Directeur général du Bnft, l’évaluation des résolutions arrêtées au terme de la tripartite précédente, le point sur la dématérialisation dans chaque pays, les échanges élargis aux corps de métiers et administrations sectorielles, et l’adoption de nouvelles résolutions.
Pour Louis Marie Guiangou, le Chef d’Agence du Barc de Douala, « ces rencontres semestrielles sont l’occasion pour les organismes de gestion du fret terrestre de la sous-région, d’harmoniser leurs objectifs, évaluer les actions menées, et redynamiser le secteur à travers des décisions pragmatiques », fait observer le représentant du Directeur général du Barc. Il sera rejoint dans cette position par Saleh Youssouf Erda, le Directeur général du Bnft, qui indique que « les discussions avec le Barc et le Bgft sont cruciales pour le Tchad et la Centrafrique qui ne disposent pas de façade maritime, et permettent d’effectuer un suivi régulier des préoccupations mutuelles ».
Rappelons que le Tchad et la République Centrafricaine, deux pays de l’hinterland, utilisent le port de Douala comme port d’attache pour leurs opérations du commerce extérieur. Une réalité qui emportent des conséquences évidentes sur les plans administratif, économique, sécuritaire et politique. Sur la base des chiffres délivrés par le Bgft, ce sont en moyenne un peu plus d’un (1) million de tonnes de marchandises qui sortent du Cameroun vers la République centrafricaine et le Tchad annuellement: « le secteur des transports est un secteur névralgique, sensible et de souveraineté pour nos États. Nous devons jouer notre partition afin d’impulser les politiques gouvernementales de nos pays respectifs, et participer à leur croissance », a soutenu El Hadj Oumarou.
Pendant plus de 6 heures de concertation, les responsables du Bgft, du Barc et du Bnft, en présence de ceux dépêchés par le Ministère des transports, le Ministère des finances, le Ministère du commerce, les Douanes Camerounaises, la Police nationale, la Gendarmerie nationale, les Syndicats Sntrc et Gttc, ainsi que les mandataires des administrations sectorielles, ont examinés point par point les sujets communs: tracasseries des forces de l’ordre sur les corridors, délivrance de la Lettre de voiture internationale (Lvi), multiplicité des check-points, insécurité, prix du transport etc…Les trois parties ont également planché sur les questions relatives aux concordances des données statistiques sur les mouvements multiformes dans les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena (rotations de camions, tonnage de marchandises, flux financiers, prix du transport etc….).
Mais pour impulser et redynamiser le secteur des transports dans ces trois pays, il convient pour ces derniers d’intégrer l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les procédures de gestion du fret terrestre. D’après El Hadj Oumarou, pionnier de cette transformation en Afrique centrale, « la dématérialisation des procédures de gestion du fret terrestre et de suivi des transactions du commerce extérieur sont une exigence vitale pour la survie et la compétitivité du secteur des transports et activités connexes », pense le Coordonnateur général du Bgft. Toutefois, alors que le Bgft à travers les plateformes Landfreigts et Sygfret, ont une longueur d’avance sur le Bnft et le Barc, dont les plateformes sont en cours d’élaboration.
Au terme de cette importante tripartite, plusieurs résolutions ont été adoptées, dont trois (3) principales ajoutées aux sept (7) de la dernière tripartite. Le Bgft, le Barc et le Bnft ont convenu du lancement du processus de création d’une l’Alliance Africaine des Bureaux de gestion du fret terrestre marqué par la signature d’un accord, l’adoption de la vidéo-conférence pour la tenue de la tripartite en cas d’empêchement physique et matériel majeur, et la présentation de chaque résolution avec son plan d’actions assorti d’un chronogramme d’activités.
Les trois parties se sont par ailleurs accordées sur la mise en place d’un comité de suivi desdites résolutions. Il a également été consensuellement été arrêté par le Bgft, le Barc et le Bnft, d’optimiser les capacités de l’Unité opérationnelle des corridors, une unité d’intervention rapide mise sur pied pour résoudre les problèmes rencontrés sur les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena. La concertation s’est achevée par la signature d’une motion de déférence et remerciement au Président Paul Biya, du Cameroun, pour avoir facilité et autorisé la tenue de ces échanges. La prochaine tripartite se tiendra en février 2024 à Bangui, la capitale de la République Centrafricaine.
Félix Beda