25 novembre 2024

Afd/Minefop/Gicam: mystères autour de 10 milliards de FCFA 

Ces fonds débloqués par l’Agence française de développement (Afd), dans le cadre du Contrat Désendettement Développement (C2D), étaient destinés à  la construction des centres de formation professionnelle sectoriels. Aucune concrétisation depuis près de 10 ans.

La question était sur toutes les lèvres des entreprises membres de l’Assemblée générale. Les Centres de formation professionnelle sectoriels seront-ils enfin construits? Ces dernières nourrissent toutefois cet espoir malgré les retards enregistrés par ce chantier lancé en 2012 (signature d’une convention entre le Ministère de l’emploi et la formation professionnelle et le Gicam) pour s’achever en 2019, et finalement prorogé de 3 ans. Financé à hauteur de 10 milliards de FCFA par l’Agence française de développement (AFD) dans le cadre du Contrat-Désendettement-Développement (C2D, phase 2 entre le Cameroun et la France), avec une participation de contrepartie évaluée à 42 millions de FCFA du Gicam, ce projet vise à arrimer le système de formation professionnelle aux besoins des compétences de l’économie nationale portée par le secteur privé.

Une phase importante vers la concrétisation de ce chantier public-privé a été franchie par la constitution des assemblées générales des Groupements d’intérêt public et des centres de formation professionnelle sectoriels des villes de Douala et Edea. Une vingtaine d’entreprises ont participé à cette session fondatrice pour ma formation professionnelle camerounaise.

« L’émergence du Cameroun passe obligatoirement par la formation du capital humain. Il vise à développer dans le cadre d’un partenariat novateur entre le secteur public et le secteur privé une offre de formation professionnelle de qualité répondant besoins et compétences exprimées par les entreprises pour le niveau d’ouvriers et de techniciens qualifiés. Il propose une nouvelle offre de formation initiale qualifiante et innovante au profit des jeunes, et une offre de formation continue aux personnes en activités dans des filières ciblées », a indiqué Issa Tchiroma Bakary, le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle. 

Ainsi, les professionnels des filières de l’agro-industrie, agro-alimentaire, maintenance industrielle, transport et la logistique regroupés autour des entreprises à l’instar de Chococam, Azur, Camrail, Bolloré Africa logistics, Syndustricam, Gttc, Alucam, Alubassa, Cnps, Eneo, Mitchimie, Multiprint, Safacam, Socarto etc….ont entériné leur adhésion à ce projet. Sauf que le secteur privé redoute les lenteurs qui émaillent le processus de construction des Centres de formation professionnelle sectoriels qui accueilleront les professionnels à former.

Célestin Tawamba, le Président du Gicam (Groupement interpatronal du Cameroun), fonde ainsi de reels espoirs sur le processus relancé après la signature le 31 octobre 2012 de la convention cadre y relative avec le Minefop, suivie du protocole d’entente en 2015. Le Président du Gicam s’est par ailleurs interrogé sur l’usage des fonds mis à la disposition de ce projet par l’Afd. Fonds qui, d’après lui, ont été destinés en majorité au financement du fonctionnement dudit projet, au détriment de la construction des Cfps. Toutefois, Issa Tchiroma Bakary, maître d’ouvrage du projet Cfps,

a tenu à rassurer le secteur privé en général sur la volonté du Gouvernement  camerounais à concrétiser rapidement cet investissement en partenariat avec le secteur privé: « l’émergence du Cameroun et le Plan l’industrialisation de notre pays passe par la formation de la ressource humaine », affirme le Ministre. Pas seulement. Car poursuit Issa Tchiroma Bakary, le projet Cfps vise aussi le renforcement des capacités du Minefop, notamment dans la mise en place du partenariat public-privé et la constitution d’un mécanisme d’insertion professionnelle concerté entre autres. 

L’Assemblée générale des GIP/CFPS de Douala et Edea, désormais constituée, la suite de la procédure prévoit la validation et la signature du règlement intérieur, la validation du chronogramme et du budget de fonctionnement des GIP, le recrutement progressif des gestionnaires et des personnels d’appui, la poursuite des formations pilotes et l’implication des des acteurs dans le processus de construction des Centres de formation professionnelle sectoriels.

Gad Samy

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