13 mai 2024

Baisse de rémunération et avantages des agents des Ctd: le Conseil de la Cud rejette une proposition de délibération contre la circulaire Motaze

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(Ripostes,Jean Marie Dim Dim). La session du conseil de communauté de ce 28 mars 2024, consacrée l’examen et à l’adoption du compte administratif pour l’exercice clos au 31 décembre 2023, s’est tenue dans un contexte particulier à la Communauté urbaine de Douala (Cud), car la semaine a été marquée par un mouvement de contestation de son personnel qui a déclaré la journée du 26 mars 2024, « Mercredi noir », en signe de protestation contre la circulaire du Ministre des finances, portant sur la baisse du régime de rémunération et des avantages alloués aux agents des collectivités décentralisées. À la Cud, nul doute il s’agit d’une «baisse de salaires». Un mouvement de protestation observé dont le but était pour le personnel, de dissuader Ies grands conseillers qui devaient délibérer sur cette réforme. Toute chose qui a fait monter la pression.

La tension était perceptible à la salle des fêtes d’Akwa, ce 28 mars 2024. L’atmosphère incandescente observée relevait de ce que le personnel de la Communauté urbaine de Douala, environ 1400, redoute une baisse de leur rémunération salariale et autres avantages, suite à la signature par Louis Paul Motaze, le Ministre des finances, d’une Circulaire portant sur la baisse du régime de rémunération et des avantages alloués aux agents des collectivités décentralisées. Ladite circulaire a provoqué le courroux des employés de la Cud, avec un impact sur le déroulement et l’ordre du jour sur la session du Conseil de Communauté urbaine de Douala pour consacrée à l’examen et à l’adoption du compte administratif pour l’exercice clos au 31 décembre 2023.

Pour apaiser la tension, le Dr Roger Mbassa Ndine s’est montré plutôt très rassurant, en appelant au calme : «je demande à tout le personnel de rester calme et de continuer à faire confiance au conseil de communauté et à l’exécutif communautaire. Son inquiétude est bien enregistrée et prise en compte. Toute grève pourrait s’avérer contre-productive», répondant ainsi aux informations diffusées, notamment sur les réseaux sociaux.

Pourtant, l’élu du peuple, la baisse de rémunération et avantages ne peuvent faire l’objet d’une délibération, bien que préoccupant. À ce sujet, les grands conseillers, en rapport au mouvement des agents Cud ont marqué leur rejet. «Je salue du fond du cœur la compréhension qu’il y a eu de la part des grands conseillers de la Communauté urbaine de Douala, par rapport aux doléances des personnels. Mais je dis également à ce personnel que nous ne gérons pas la République dans les réseaux sociaux. Je comprends l’humanité des grands conseillers», a déclaré Sylviac Mvogo, Préfet du Wouri et représentant de l’Etat à cette session.

Outre ce sujet, le plus important, d’ailleurs celui qui a réuni le conseil, est l’examen et l’évaluation du compte administratif de 2023, qui avait été initialement voté en recettes et dépenses à hauteur de 59,5 milliards de FCFA, et a subi une hausse, par incorporation des allocations de l’Etat pour l’exercice 2022 et d’une délégation de crédits d’investissement reçue de l’Etat.
Le Dr Roger Mbassa Ndine, rappelle à cet effet qu‘«au cours de l’exercice 2023, les émissions totales de recettes d’investissement ont été de 20,7 milliards de FCFA», en faisant une fixation sur la bonne tenue des recouvrements : «le recouvrement des titres émis en 2023, se décompose en 54 milliards de FCFA, de recettes fiscales, 5,9 milliards de recettes non fiscales et une croissance beaucoup plus forte encore,des recouvrements des recettes propres, située à plus 44,6% », a-t-il déclaré.

Baptême de feu pour le préfet du Wouri qui participait à son tout premier Conseil de la Cud: «les résultats ont été donnés tout à l’heure. Mais je pense qu’on peut faire mieux. Et nous voulons davantage nous inscrire dans cette dynamique d’accompagnement et de collaboration pour voir dans quelle mesure nous pouvons davantage affiner nos mécanismes et modalités d’intervention en matière de recouvrement. Tout autant que nous pouvons mobiliser l’ensemble des sectoriels de l’État, chacun en ce qui concerne son secteur d’activité, à vous apporter tout l’appui institutionnel auquel vous êtes en droit d’attendre de nous. Je voudrais également dire, et un conseiller l’a dit, qu’en réalité, nous obéissons à un modèle systémique où tout se complète», a-t-il déclaré.

En invitant le personnel de la Cud et le Conseil à plus de collaboration, car «il ne faudrait donc pas qu’il y ait de cloisonnement étanche entre le staff exécutif, l’organe délibérant et les personnels… ». C’est sur cette note d’instruction qu’il a conclu ses propos.

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