14 mai 2024

Crise anglophone: qui du Cameroun ou du Canada détient la vérité sur la médiation?

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En l’espace de quelques heures, l’Honorable Mélanie Joly, Ministre des affaires étrangères du Canada, et René Sadi, le Ministre camerounais de la communication, se sont illustrés par deux versions opposées sur l’existence de pourparlers entre le Cameroun et les séparatistes anglophones. Lire le décryptage de votre site d’informations.

Véritable chassé-croisé entre le Cameroun et le Canada. Yaoundé vient de rejeter la position d’Ottawa, qui, à travers Mélanie Joly, la Ministre des affaires étrangères de ce pays d’Amérique du Nord, dévoilait un accord conclu entre l’État du Cameroun et les représentants dss séparatistes anglophones des Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest: « la Ministre des affaires étrangères, l’Honorable Mélanie Joly, a fait aujourd’hui la déclaration suivante au sujet de l’annonce d’un processus de paix visant à résoudre la crise qui se déroule actuellement dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun….Le Canada a accepté de jouer un rôle de facilitateur dans ce processus, dans le cadre de son engagement à promouvoir la paix et la sécurité et à faire progresser le soutien à la démocratie et aux droits de la personne », mentionne la déclaration du membre du Gouvernement Canadien publié le 20 janvier 2023.

Dans un communiqué incident du 23 janvier 2023, Emmanuel Sadi, le Ministre de la communication du Cameroun, intervenait par voie de communiqué pour balayer d’un revers de la main ma thèse d’un processus de paix mené par le Canada: « faisant suite aux récentes informations diffusées par certains médias, le Gouvernement de la République du Cameroun informe l’opinion publique nationale et internationale qu’il n’a confié à aucun pays ou entité extérieurs, un quelconque rôle de médiateur ou de facilitateur pour régler la crise dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest », soutenait René Sadi dans son communiqué.

Deux positions qui laissent perplexes les observateurs. Des questions fusent par conséquent: sur quels fondements repose la sortie de la partie Canadienne? L’Honorable Mélanie Joly a-t-elle fait preuve de légèreté diplomatique? La partie camerounaise était-elle informée de pourparlers discrets engagés? Au regard du rapport de force favorable à l’armée camerounaise sur le terrain, le Cameroun a-t-il fait une volte face opportuniste? À défaut de réponses précises sur ces préoccupations pertinentes, le Gouvernement camerounais, « rappelle qu’il appartient au Peuple camerounais, aux Institutions et aux dirigeants qu’il s’est librement donnés, de rechercher des voies et moyens appropriés pour la résolution des problèmes auxquels notre pays est confronté ».

Dans sa déclaration, la Ministre Canadienne cite pourtant clairement les acteurs: « les parties à cet accord sont la République du Cameroun, le Conseil de gouvernement de l’Ambazlnie et les forces de défense de l’Ambazonie, le Mouvement populaire de libération de l’Afrique et les forces de défense du Sud Cameroun, le Gouvernement intermédiaire, ainsi que l’Équipe de coalition de l’Ambazonie. Les parties expriment en outre l’espoir que d’autres groupes se joindront au processus ». Le flou persiste en attendant une éventuelle réaction du Canada, suite à la sortie de René Sadi. À suivre.

Gad Samy

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