22 novembre 2024

Emplois: environ 10.000 étrangers en situation irrégulière menacés de reconduite à la frontière 

C’est ce 5 mai 2023 que s’achève le délai donné par le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle aux chefs d’entreprises pour régulariser la situation de leur personnel étranger exerçant en marge de la règlementation Camerounaise.

 

Le délai lancé par Issa Tchiroma, le 3 avril 2023 à l’endroit des chefs d’entreprises qui emploient une main-d’oeuvre étrangère en violation de la règlementation Camerounaise, est arrivée à terme. Le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle avait en effet, dans un communiqué, invité ces derniers à régulariser dans un délai de 30 jours, à compter de la date de publication du communiqué y relatif (5 avril 2023), la situation de leurs  personnels en situation irrégulière sur le territoire Camerounais.

« Passé ce délai, le Groupe interministériel chargé de lutter contre la main-d’oeuvre de nationalité étrangère va descendre dans toutes les entreprises identifiées comme employant la main-d’œuvre de nationalité étrangère et les sanctions conformes à la règlementation en vigueur en ma matière seront prises à l’encontre des structures contrevenantes », prévenait le membre du Gouvernement. Cette mise en garde d’Issa Tchiroma Bakary intervient après plusieurs campagnes de sensibilisation, des contrôles effectuées sur le terrain, et les mises en demeure adressées aux chefs d’entreprises concernés.

De bonne source, 10.000 étrangers sont concernés par cette mise en demeure du Gouvernement Camerounais. Et de centaines d’entreprises identifiées. Ces dernières risquent des sanctions administratives, en plus de la reconduite à la frontière pour leus employés en situation irrégulière au Cameroun. Toutefois, il transparaît derrière l’intransigeance du Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, le souci « ….d’éviter tout désagrément préjudiciable au fonctionnement des entreprises et à l’exécution des grands projets d’investissement publics et privés, à travers l’expulsion hors des lieux de service des travailleurs en situation irrégulière ».

Pourtant Issa Tchiroma Bakary relève que l’accroissement de la main-d’œuvre étrangère en situation irrégulière, « ne permet pas au Gouvernement d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixé en matière de promotion et de protection de la main-d’œuvre nationale dans toutes les catégories professionnelles ». Plusieurs secteurs sont ainsi concernés: les bâtiments et travaux publics, la métallurgie, la boulangerie-pâtisserie, le transport, l’aéronautique, la menuiserie de pointe, le froid et la climatisation etc…..

Rappelons que sans une précédente sortie (lettre-circulaire signée le 3 février 2023), Issa Tchiroma Bakary avait déjà dénoncé la pratique  courante de travailleurs étrangers admis à exercer une activité professionnelle au Cameroun, qui sollicitent un visa de contrat de travail au Cameroun, sous le couvert d’un visa temporaire de touriste, visiteur privé ou personnel en mission. Le membre du Gouvernement subordonnait tout renouvellement d’un visa temporaire par une personne de nationalité étrangère exerçant une activité professionnelle au Cameroun, par la présentation d’un contrat de travail en cours de validité visé par le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle.

«Des sources dignes de foi flnt état du fait qu’environ 90% des étrangers qui entrent sur le territoire national y compris les personnels admis à exercer une activité professionnelle sollicitent un visa temporaire de 90 jours, comme touriste, visiteur privé ou personnel en mission. À l’issue de ce délai, lls demandent le renouvellement dudit visa pour obtenir un visa long séjour, afin de légitimer leur demande de visa du contrat de travail…. », affirmait Issa Tchiroma Bakary.

Jean Adoul

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