24 novembre 2024

Hausse du carburant: préavis de grève et menace d’arrêt de travail par les transporteurs dès ce 14 février 2024

(Ripostes, Jean Marie Dim Dim). Au terme d’une concertation tenue à Douala, ce  lundi 5 février 2024, sur invitation de l’Honorable Sime Pierre, Président de la plateforme des organisations socioprofessionnelles des transports routiers du Cameroun, ces acteurs ont dressé un chapelet de doléances au lendemain de la hausse des prix du carburant à la pompe décidée par le Gouvernement.

Suite au communiqué du Secrétaire général des Services du Premier Ministre, Séraphin Magloire Fouda, annonçant des mesures d’allègement de certaines charges fiscales et douanières dans le secteur du transport routier, après la hausse des prix des carburants intervenue depuis le 3 février 2024, la plateforme des organisations socioprofessionnelles des transporteurs routiers du Cameroun, les syndicats des transporteurs, chauffeurs et professionnels assimilés du transport routier, se sont réunis ce 8 janvier 2024 à Douala, à l’effet de plancher sur cette nouveau développement qui impacte leurs activités. Ce, sur invitation de l’honorable Sime Pierre, président de la plateforme des syndicats des transporteurs.

Rappelons de prime abord que  le secteur de transport a connu un premier ajustement en février 2023, les transporteurs ont attendu les mesures d’accompagnement, sans véritable réponse, en particulier dans le segment des hydrocarbures, premier impacté. Par conséquent, les acteurs du secteur ont vu leurs charges augmenter. Aujourd’hui avec la revalorisation de ce 3 février 2024, et ses conséquences sur le prix du transport.

Au cours des discussions, houleuses, les transporteurs ont plaidé en faveur d’une revalorisation du prix du transport vers les destinations nationales à partir de Douala (Yaoundé, Maroua, Ngaoundéré, Kousseri, Garoua etc….). Une revalorisation estimée selon le tonnage des marchandises, en partenariat avec le Conseil national des chargeurs du Cameroun. Ainsi, un transport de marchandise vers les localités de Maroua ou Kousseri devrait plafonner désormais 100.000 FCFA/tonne de marchandise.

Lire aussi: Fret  terrestre: probable hausse de 15 à 30 % du prix du transport entre le Cameroun et les pays de l’hinterland

Concernant le prix du transport vers les pays de l’hinterland en provenance du Port de Douala, il a été convenu d’une augmentation de 40% sur le prix consensuel du transport vers ces deux pays dépourvus de façade maritime. Il s’agit d’après ces derniers, d’une prise en compte des ajustements successifs des prix des carburants effectués le 1er février 2023 et le 3 février 2024. Par conséquent, les transporteurs routiers sollicitent désormais des bailleurs de fret, la somme d’environ 4,3 millions de FCFA, pour le corridor Douala-Bangui (3,5 millions auparavant). 

Autres aspects évoqués, la structuration des prix du transport des produits pétroliers. Une prérogative de la Caisse de stabilisation des produits pétroliers (Csph), attendus par les transporteurs des produits des hydrocarbures, précisément. Sur cet aspect, les transporteurs exigent une publication par cette institution, de la nouvelle grille de structuration des prix avant tout transport des produits pétroliers. 

« Nous attendons du gouvernement la revalorisation du prix du transport des hydrocarbures étant conditionné par le prix du carburant à la pompe. Cette augmentation doit aller automatiquement avec le prix du transport, soit 80,2 FCFA en livraison terminale, et de 97,06 FCFA par m3 parce qu’il est difficile pour nous d’entrer dans nos charges », a indiqué Haman Abdoulaye, président national Syndicat national des transporteurs des hydrocarbures du Cameroun.

La rencontre de plus de 5 heures de temps a également permis à ces acteurs de cerner de nombreuses problématiques qui plombent l’évolution de leur activité. Quelques résolutions en sont issues, en plus du réajustement à la hausse du prix du transport: la suspension de la Tva dans les opérations d’acquisition des camions, une réduction de 30% des valeurs douanières sur les pièces de rechange, l’augmentation de la pesée selon les tonnages, la réduction des points de contrôle à 10 sur les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena ainsi que sur le territoire national, créér un comité de contrôle des prix etc….

Au terme des discussions, un préavis de grève a été adressé au Gouvernement. Le document contient des résolutions précises, arrêtées par les acteurs du secteur des transports routiers: abrogation du décret du 10 octobre 2022, fixant les conditions d’accès aux professions de transporteurs routiers et auxiliaire des transporteurs, l’application des prix planchers négociés d’accord parties entre les transporteurs et les différentes filières sous l’encadrement du Conseil national des chargeurs du Cameroun majorés de 40%, le réajustement du prix du transport des produits pétroliers de 30% dans la structure des prix de la Csph, la suppression de la Tva sur l’ensemble des activités du transport routier de marchandises, la réduction des droits de douane sur les pièces de rechanges et autres intrants. 

Faute de quoi, mentionne le document signé par le Sntrc, le Synatraucam, le Gttc, le Snthc, et l’Optag, le 14 février 2024, ces derniers seront « contraints d’observer un arrêt de travail ». Le préavis de grève publié par la plateforme des organisations socioprofessionnelles des transports routiers du Cameroun a été amplifiée au Ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République, au Ministre du travail et de la sécurité sociale, le Ministre des transports, le Ministre du commerce, le Ministère des finances, le Délégué générale à la sûreté nationale, et le Secrétariat d’État à la défense chargé de la Gendarmerie.

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