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Litige foncier: 61 ha divisent les populations, le chef du village Bebenga et la succession Babela Gabsia

(Ripostes,Jean Dame). Une marche pacifique organisée par les fils et filles de ce village de l’arrondissement de Dibombari, le samedi 2 novembre 2024, visait à faire entendre leur ras le bol sur leur terres, présumées frauduleusement acquises, par Gabsia Babela, de regretté mémoire, aujourd’hui représentée par sa succession.

Les faits

Le titre foncier 9736 immatriculé en 1989, par Babela Gabsia, le mis en cause, a été assigné par les notables de l’époque et le chef actuel du village Bebenga, notable au moment où le village et la chefferie, ont introduit un recours auprès du Ministre des domaines, du Cadastre et des affaires foncières (Mindcaf).
Mais à en croire les populations villageoises, Modi Dissake, chef du village Bebenga, depuis sa prise de fonction, complote avec la succession de Babela, contre les intérêts du village, pour des raisons pécuniaires.

Les populations lui reprochent : de n’avoir pas été du côté du village, concernant la procédure pendante auprès du Mindcaf, ni dans celle pendante auprès du tribunal administratif du Littoral. Selon le récit du Rev. Pasteur Ekambi Ekambi, le chef Modi Dissake s’est illustré négativement, contre la communauté villageoise, en saisissant le tribunal administratif le 15 septembre 2020, et en demandant à cette cour, de suspendre l’affaire, évoquant le fait qu’il ait trouvé une solution à travers un protocole d’accord avec la famille Babela Gabsia pour décider du devenir de l’espace querellé.

N’étant pas d’accord avec les motivations de cette lettre, la communauté Babenga va saisir à son tour le tribunal administratif, le 16 septembre 2020, pour dénoncer l’attitude du chef, et remettre en cause la qualité du chef, d’agir au nom de la communauté sans se référer à elle. Cette lettre a reçu un écho favorable auprès de la présidente du tribunal administratif du Littoral, qui a débouté le chef Modi Dissake dans sa demande, en rappelant qu’il ne peut pas se prévaloir sur ces terres, en lieu et place des familles qui composent la communauté.

Par la suite, pour plus d’assurances et de crédibilité dans leur démarche, la communauté Babenga s’est réunie en décembre 2020, pour désigner parmi elle, celui qui parlera en son nom, dans cette affaire: en la personne de Nyame Diboundje Albert, en lieu et place du chef Modi Dissake qui serait selon le Pasteur Ekambi Ekambi, « un chef corrompu ». Cette position est confortée par le chef Modi Dissake qui de sa propre plume, va signer le procès verbal de cette assise, le 20 décembre 2020, puis, légalisé dans un commissariat.

Pourtant l’affaire qui est pendante par devant le tribunal administratif du Littoral depuis 2015, n’a toujours pas de suite. La communauté est surprise, en prenant connaissance d’un protocole d’accord entre le Maurice Modi Dissake, chef du village Bebenga, et la succession Babela. Protocole dressé auprès de l’étude du Me Tchoumou à l’insu de la communauté.

Au regard de ce qui précède, « si nous marchons aujourd’hui, c’est pour dénoncer le faux de notre chef, et les familles du village Bebenga sont propriétaires de beaucoup d’espace parmi lesquels 61 hectares querellés », explique le Pasteur Ekambi Ekambi, qui dénonce par la suite: « le chef Maurice Modi Dissake, après la mort de son père, s’est accaparé des titres fonciers des familles du village Bebenga, avec la complicité de Madame Sen Nathalie Salomé, et ont hypothéqué les titres auprès de financiers véreux. Pire encore, le 15 mars 2022, le Chef Modi Dissake, par devant Me Judith Akamba, va signer un protocole d’accord qui porte le nom de son père décédé le 9 mai 2018. Comment un mort peut-il comparaître par devant notaire, 7 ans après sa mort », fait-il remarqué.

Pour faire entendre leurs cris de détresse, les populations villageoises de Babenga ont saisi le sous-préfet de Dibombari, le préfet du Moungo, le gouverneur de la région du littoral et le Ministre de l’administration territoriale, qui lui-même a instruit le préfet, de trancher cette affaire. Restée sans suite, les fils et filles du village Bebenga ont observé un mouvement d’humeur à travers une marche pacifique, vêtus de noir, arbres de la paix en main, et pancartes où on pouvait lire, « non à la spoliation de nos terres. S.E Paul Biya sauvez le village Babenga ».

Fort des manquements de leur chef, les populations villageoises de Bebenga sollicitent l’autorité administrative pour leur donner la possibilité de choisir au sein d’eux, un chef qui pourra défendre les intérêts de la communauté. La famille Babela a également
saisi le Ministre, lui demandant de suspendre son acte, évoquant qu’elle a des éléments nouveaux sur l’affaire. Par conséquent,
le Mindcaf a instruit la descente d’une commission qui ne constatera rien comme élément nouveau. Mais, la commission sera surprise de savoir que le titre foncier 9736 situé à Bekoko, et les certificats de propriété, attestent que cela est plutôt situé à Boadibo à l’opposé du lieu initialement évoqué.

Malheureusement ni le chef de Bekoko, ni les notables n’ont signés le procès-verbal de constatation. C’est également le cas pour le chef de Boadibo et ses notables, qui ne reconnaissent pas avoir signé un procès-verbal qui n’existe pas. Mais c’est le chef Mondo de Bomono Ba Bengue, distancé de trois villages aux village Babenga, qui va signer lesdits documents.

Outre cela, la population dans un premier temps, avait suivi la démarche du Ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières, qui leur avait instruit d’immatriculer les 31 hectares restant, sur les 61 hectares querellés, jugeant ainsi l’incapacité des enfants Gabsia, à rembourser l’argent perçu des ventes des terres. Soulignons que de son vivant Gabsia Babela avait vendu 10 hectares à deux congrégations (Catholique et Apostolique).

Par ailleurs, La « Congratulation of the marist brothers of the Schools » dont le siège est à Bamenda, et représenté par Tata Olivier Tunka, a versé 100 millions de FCFA pour l’acquisition de son espace. Après sa mort, sa succession à son tour, a vendu 20 hectares, ignorant ainsi les engagements de leur papa vis-à-vis du village Bebenga.

À ce jour, les fils et fils du village se sentant abusés dans leur droit, floués et trahis, veulent la totalité de leurs terres qui s’évalue à une superficie de 61 hectares. Le reporter de votre site d’informations générales et d’enquêtes s’est rendu à la Chefferie du village Bebenga, dans l’Arrondissement de Dibombari, S.M Modi Dissake n’a pas souhaité se prononcer sur ce dossier. Et s’est d’ailleurs montré très agressif vis-à-vis de la presse. Quand à l’administrateur des biens de la famille Gabsia Babela, il a dit nous revenir sous peu, sans être précis sur la date. Affaire à suivre.

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