(Ripostes,Jean Marie Dim Dim). À l’initiative de S.M Totto Bekombo Théodore, Chef supérieur du Canton Pongo, une concertation des chefs traditionnels des familles et notables de Bekoko s’est tenue à la case communautaire de Bekoko, le 20 juin 2024. Une affaire divise les populations villageoises de cette communauté.
En effet, le gardien de la tradition S.M Totto Bekombo du Canton Pongo, a réuni ses pairs pour régler le problème des malentendus sur la gestion du problème des terres du village Bomono-gare, rétrocédées aux populations villageoises par la Socapalm (Société Camerounaise des Palmeraies), sur instructions du Président de la République, Chef de l’État, Paul Biya.
Les différents Chefs des Groupement de Bonomo ba jedu, Bomono-gare, Bonomo ba Bengue 1, Bomono ba Mbengue 2, Bekoko, Mabenga, Nguende, Bwadibo et Bwassalo ont pris part à cette session de l’arbre à palabre, y compris les jeunes regroupés dans le collectif des « Jeunes de Bomono ». Cette présence massive des populations villageoises se justifie par le fait que des rumeurs font état d’une supposée vente de terres par les Chefs traditionnels.
Or, a en croire S.M Simon Pierre Kotto, il n’en est rien. ll justifie sa présence par le fait que: « nous voulons juste rassurer les populations que les droits de chaque enfant de Bomono seront respectés. C’est vrai que ce n’est pas facile. Il y’a encore beaucoup d’actions à mener pour que cet espace revienne entièrement à la Communauté Bomono », a-t-il indiqué, avant de préciser que: « contrairement à ce qui est répandu dans l’opinion, aucun espace n’a été vendu. Il y’a eu une entente entre les communautés et un financier qui a pris sur lui de financer toutes les procédures jusqu’à obtention des titres fonciers, lotissements etc… Donc le terrain qui a été cédé et qui est source d’embrouille, c’est l’espace cédé avec l’accord des 9 chefs de Bomono. À ce jour, aucun village n’a vendu un espace, mais nous sommes entrain de mener des actions pour que chaque intérêt de chaque enfant soit sauvegardé« , a-t-il conclu.
Les jeunes qui ont manifesté leur mécontentement étaient représentés par un délégué ayant pris pars à cette réunion. Ce dernier sollicite de ses frères une accalmie face à des rumeurs qui n’ont pour but que de les dresser contre les chefs. Il faut relever que « c’est depuis 2016 que ce processus de rétrocession de nos terres a été engagé, donc aucun espace n’a été vendu. Je veux que les populations soient informées, mais par le canal des chefs. Je l’ai dit devant les médias, la bonne information c’est à la source, auprès des chefs. J’invite donc chaque membre de ces villages, à se rapprocher de leur chef pour avoir la bonne information. Évitons d’être manipulés par les politiciens. Ce qui se passe en ce moment n’a rien à voir avec la réalité du problème B9 », a déclaré le président du Collectif des jeunes de Bomono.
Entre manipulations politiques et jeux d’intérêts, le Maire de Dibombari, Justin Bejedji, à en croire le récit de son premier adjoint S.M. Kingue Longo, aurait déposé une lettre à l’attention du Gouverneur de la Région du Littoral dans laquelle, il relève les troubles à l’ordre public qui pèseraient sur l’espace rétrocédé par la Socapalm (207 ha). Car selon S.M Kingue Longo, pour reprendre les propos du Maire Justin Bejedji, « une mauvaise exploitation de cet espace est source de tensions entre les populations villageoises, et si rien n’est fait, l’on s’achemine vers un trouble à l’ordre public, pouvant déboucher sur des guerres communautaire ».
Toute chose qui a conduit le Chef de la Région du Littoral à prendre une décision qui interdit l’exploitation de cet espace querellé jusqu’à nouvel ordre. Cet acte pris par le Gouverneur du Littoral est a provisoirement suspendu l’application de l’accord signé entre les chef du bloc B9 et Manga Doumbe, fils de Bomono gare, premier notable du-dit village, et financier des lotissements, ainsi que l’obtention des titres fonciers.
À ce jour, le financier évoqué devrait déjà entrer en jouissance de ses terres évaluées à 5 hectares: « c’est une très mauvaise interprétation et les auteurs de cette rumeur ne maîtrise pas le processus. Je peux vous rassurer que j’ai la parfaite connaissance des tenants et aboutissants de cette opération, car j’ai été coopté pour le financement de cette opération. Il ne s’est passé aucune vente venant des différents chefs du B9. J’ai accepté de financer cette opération à hauteur de 120 millions de FCFA. Tous les travaux y compris les morcellements, lotissements et terrassement des routes. Pour cela, on se devrait de donner en compensation 5 hectares de terrain. J’ai finis ce processus et j’étais en droit d’obtenir mes terres pour désintéresser ceux avec qui j’ai travaillé dans ce projet c’est à dire mes partenaires financier. Selon mon protocole d’accord signé avec les chefs, je devais prendre 2,5 ha du côté de Bwadibo et 2,5 ha du côté de Bomono ba Bengue, plus précisément les terrains qui sont devant la desserte Douala- Nkongsamba. Or, il se trouve qu’une route est passée devant ces terres. Il est donc impossible d’avoir la totalité de mon espace. Il a été décidé avec tous les 9 chefs, de prendre plutôt 5 ha sur le terrain de Bwadibo qui a déjà un titre foncier. Je devais bénéficier
d’un morcellement, et la compensation devait se faire avec tous les autres villages, qui devaient céder chacun, une superficie de 5,500 m2″, explique Manga Doumbe.
Les assises ont debouchées sur la signature d’un memorandum des chefs traditionnels et notables de Bekoko (Dibombari) qui sera rendu public dans les jours à venir. Bien qu’animées par des assurances données ça et là , les populations restent sceptiques quand à l’issue de cette affaire qui laisse présager d’autres dénouements.