(Ripostes, Auguste Domo).Après plus de deux semaines de formations intensives théoriques et pratiques reçues au sein de la structure de formation et d’incubation JFN Center, la dernière vague du projet Pesop est fin prête à intégrer l’univers de l’entrepreneuriat, et apporter sa contribution au développement du tissu économique camerounais.
Ils étaient au total 30 personnes déplacées internes et personnes vulnérables issues des communautés d’accueil des déplacés internes à célébrer leur fin de formation, ce 13 décembre 2023, au sein du campus de Douala du JFN Center. Ces hommes et femmes ont reçu les outils nécessaires pour réaliser et réussir leur projet entrepreneurial. «Avant d’arriver à la JFN, nous n’avions aucune connaissance pratique. Cette formation nous a permis d’être orienté sur nos projets, de comprendre comment l’exploiter pour créer de la richesse, comment créer de l’emploi», expliquait Mouiche Arouna, venu de la Commune de Kouoptamo. Cet heureux récipiendaire du projet Pesop est porteur d’un projet de production et de transformation de piment en piment liquide.
Concrètement, les 30 bénéficiaires du projet ont été outillés sur la gestion de la clientèle, la fiscalité, la comptabilité, la gestion de sa ressource humaine, le processus de création d’une entreprise, le positionnement de son produit ou service etc… « L’objectif était de transformer ces femmes et hommes qui avaient déjà eux-mêmes fait le choix difficile d’entreprendre. Nous avons axé nos formations sur les notions sur le seuil de rentabilité, comment gérer la clientèle. On leur apprend aussi à gérer tout ce qui est fiscalité. Pour ne pas confondre le chiffre d’affaires au bénéfice, on leur apprend aussi la comptabilité, même s’ils font appel à des comptables extérieurs, ils doivent être capables de comprendre le langage comptable. On leur apprend aussi à lever des fonds, c’est-à-dire comment présenter son projet et convaincre en très peu de temps, un financier ou un bailleur de fonds à investir dans son projet», présente Antoine Nkolo, Directeur général du JFN Center.
Pour la phase pratique, les incubés ont reçu une immersion en entreprises, où chacun a été orienté vers un entrepreneur exerçant dans le même domaine que l’apprenant. «Le programme a également consisté à aller voir des référents qui exercent dans le métier que les incubés pour une formation pratique. Ces référents sont revenus sur les difficultés qu’ils ont connu au lancement de leurs entreprises, et comment ils ont réussi à les traverser. Ils ont également édifiés les incubés sur les techniques et stratégies à mettre en œuvre pour faire prospérer les entreprises. La formation était non seulement théorique, mais aussi pratique», ajoute Antoine Nkolo.
Autant d’éléments qui ont contribué à galvaniser les lauréats du jour et à booster leurs motivations, à réussir leur projet entrepreneurial. Porteuse d’un projet de création d’une maison de production de chapeaux en paille français, Ngum Sylvia, résidente de la Commune de Bafoussam 1er, n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude pour cette opportunité de formation dont elle a bénéficié. Grâce aux connaissances acquises, elle envisage réunir d’autres déplacés internes, afin de se mettre ensemble et développer leurs activités. «Dans ma communauté, il y a des personnes qui ont reçu des formations, notamment des déplacés internes. Mais ces derniers ne savent pas comment s’y prendre pour valoriser leurs compétences. Maintenant que je suis entrepreneure, je vais pouvoir leur offrir un emploi, et ainsi contribuer à limiter les grossesses indésirables et la pauvreté au Cameroun», affirme-t-elle. Cette dernière semble, avoir très bien saisi les exhortations du Directeur du projet Pesop, Afanwi Niba, qui recommandait à tous les incubés du jour à faire bon usage de toutes les connaissances qu’ils ont acquis au cours de leur formation au sein du JFN Center.
Précisons que le Projet PESoP (Promoting Economic and Social Participation of Internally Displaced Persons and Host Population Communities), mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et financé par le Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du Développement (BMZ), vise à promouvoir la participation économique et sociale des personnes déplacées internes et des communautés d’accueil au Cameroun. Ce projet offre un soutien différencié, intégré et direct aux personnes déplacées internes et aux populations vulnérables issues des communautés d’accueil, dans cinq (5) Communes de la Région de l’Ouest-Cameroun (Dschang, Kouoptamo, Foumban, Bafoussam Ier et Mbouda). Il vise également à renforcer les capacités des organisations non-gouvernementales et communales, afin de créer des conditions favorables pour les groupes cibles du projet.
Auguste Domo
