20 septembre 2024

Route Douala-Yabassi: qu’est-ce qui bloque?

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Malgré un cumul de retard supérieur à deux ans sur le chronogramme initial, le délai de livraison repoussé à mars 2023. Le Ministre des travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a effectué ce 19 avril 2022, une descente sur ce tronçon dont les travaux ont démarré en 2017, pour une durée de deux ans. Bientôt 3 ans passés, de nombreux goulots d’étranglements entravent la fin de ce chantier d’un linéaire de 95 kilomètres, pour une enveloppe totale de 61 milliards de FCFA.

Demarré en novembre 2017, le chantier de construction de la route Douala-Bonepoupa-Yabassi accusent un retard sur le chronogramme établi consensuellement entre l’État du Cameroun, via le Ministère des travaux publics, et les différentes entreprises prestataires. Divisé en deux lots d’un linéaire de 45 kilomètres (Douala-Bonepoupa) et 50 kilomètres (Bonepoupa-Yabassi), ce tronçon accuse un retard d’exécution d’environ 30 mois. D’un montant de 22,8 (26,2 milliards de FCFA TTC pour le marché des travaux et 2,2 milliards de FCFA TTC pour la maîtrise d’œuvre), les travaux du lot 1 affichent un taux d’exécution de 52%, assurés sous le contrôle technique du groupement Pyramides-TAEP, par l’entreprise Tchadienne Encobat Btp.

Paiement des décomptes

Au «Carrefour Bonepoupa-Carrefour Nlongtoka en passant par le centre-ville de Yabassi», lot 2 du chantier, les travaux
sont réalisés par l’entreprise Buns pour une enveloppe de 36,7 milliards de FCFA TTC pour le marché des travaux et 1,7 milliards de FCFA TTC pour la maitrise d’œuvre. Soit un montant cumulé d’environ 39 milliards de FCFA. Ce chantier affiche un taux de réalisation de 75%. Rendu sur cet axe le 19 avril 2022, le Ministre des travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi a constater les contraintes réelles et les pesanteurs à l’origine du grand retard accusé par ce projet de 61 milliards de FCFA, débloqués sur le budget d’investissement public du Ministère des travaux publics, et dans le cadre du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance (Planut).

Autant de goulots d’étranglement ont été relevés sur le lot 1. Il s’agit principalement du retard dans le paiement des décomptes émis par les entreprises, le traitement de quatre fondrières causées par l’érosion du fait des eaux de ruissellement, la signature des avenants relatifs aux prestations de traitement des fondrières, absentes dans le cahier de charges d’Encobat, les difficultés d’accès à la carrière, l’attente du décret d’expropriation pour les 6 premiers kilomètres du linéaire, l’occupation des emprises par diverses habitations et plantations, les arriérés de salaires dus au personnel ou le déplacement des réseaux Camwater et Eneo. «À date, 26 décomptes ont été émis et 12 ont été payés. Le payement des décomptes restant est assujetti à la régularisation par un avenant, de plusieurs prestations en régularisation. La signature de l’avenant qui prend en compte le traitement des fondrières est indispensable en raison des ressources à mobiliser d’une part et des facilités liées à l’accès et l’exploitation de la carrière», explique M. Bilombi, le Directeur de projet.

Prolongation des délais

Quasiment les mêmes difficultés plombent le lot 2, dont 15 kilomètres restent à bitumer. Principalement, l’expropriation des habitations situées sur l’emprise du projet, et le déplacement des réseaux Camwater et Eneo. Face aux retards consommés par les entreprises, les délais de livraison des travaux ont été prolongés au 31 mars 2023, pour le lot 1, et octobre 2022 pour le lot 2. La visite du Ministre des travaux publics a débouché sur la formulation de quelques recommandations. Parmi lesquelles figurent celles à l’endroit d’Encobat BTP: la démultiplication des ateliers de travaux sur les sites, l’examen par la commission compétente du projet d’avenant relatif au traitement des fondrières, et la mise en service de la centrale de d’enrobés, section Bonepoupa.

Emmanuel Nganou Djoumessi a par ailleurs apprécié, durant sa descente de terrain, les installations de la centrale d’enrobés, examiné des travaux d’un grand déblai rocheux à l’entrée du pont du Nkam, et évalué les travaux d’avancement du site identifié pour la construction de la station de pesage. «Toutes les contraintes seront levées et d’ici peu, la route passera», a rassuré Emmanuel Nganou Djoumessi malgré plusieurs délais de livraison manqués depuis 2019. Le projet Douala-Bonepoupa-Yabassi, long de 95 kilomètres, vise à désenclaver la ville de Yabassi, en la reconnectant par voie routière bitumée à la ville de Douala via Bonepoupa.

Jean Adoul

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